pourquoi le CMJD encourage ould haidallah ?

la dispersion des voix au second tour risque de provoquer une mobilisation en faveur de la CFCD, car si chaque camp fera campagne pour son propre candidat, ils risquent tous de faire bloc derrière celui d'entre eux qui sera qualifié au second tour.

tout porte à croire que le second tour opposera ahmed ould daddah à sidi ould cheikh abdallahi, et si sidi a déja fait le plein de voix, son score risque de ne pas beaucoup evoluer entre les deux tours, ce qui n'est pas le cas de son adverssaire probable, car si ahmed est soutenu au premier tour uniquement par son parti, il risque d'avoir un afflu massif des autres formations de la CFCD, qui avaient leurs propre candidat au premier tour.

donc, au premier tour, sidi est soutenu par les indépendants, l'UDP, le RDU, el bedil, kadima, et le PRDR, tandis qu'ahmed n'est soutenu que par le RFD.

au second tour sidi n'enregistre aucun nouveau soutient, contrairement à ahmed qui reçoit, logiquement, le soutient de l'APP, de l'UFP et de hatem.

et là, pour reprendre la formule d'ely : tout reste possible.

scénario catastrophe pour ely, donc, que faire, afin de reduire les chances de la CFCD à néant ? tout simplement leurs barrer la route du second tour, de façon à avoir deux candidats acquis au CMJD au deuxième tour.

alors que faire ? il n'est evidament pas question de choisir un candidat en dehors de la liste des 20, approuvées par le conseil constitutionnel, et c'est en parcourant la liste que le choix s'est finallement porté sur ould haidallah.

c'est dans ce cadre que petit dahi a effectuer des pressions sur des personnalités politiques de seconde zone, afin qu'ils rallient cette candidature, finallement ould abeidarahmane et chbih ont cedé.

ould abeidarahmane a eu son siège de député (liste nationale) grace aux 7.000 voix engrangés par el kacem ould bellali à nouadhibou, petit dahi n'a pas eu beaucoup de mal à le conveincre vu que, depuis un certain temps, el kacem lui demande de lui renvoyer l'ascensseur en ralliant ould haidallah.

quand à chbih, son caractère de girouette n'est plus à prouver : ministre sous ould taya, ce dernier le limoge, alors, par vengance, il se presente à la presidentielle de 1997, score minable, mais cette candidature l'encre quand même dans le vaste camp de l'opposition.

ces prises de positions, à la limite de l'appel au coup d'état, amène ould taya à le jeter dans la prison d'aioun pendant deux ans, ensuite il sort à la veuille de l'élection présidentielle de 2003, à la faveur d'un deal : ould taya, desireux d'adoucir son image de dictateur qui emprisonne ses opposant, libère chbih, et en contre partie ce dernier ne doit pas se presenter ni soutenir un candidat.

chbih respecte sa part du contrat, ensuite après le coup d'état d'ély il intègre la CFCD mais, là encore, sa position devient vite intenable vu qu'il soutient activement son cousin ould cheikh eboul maali, candidat malheureux du PRDR pour la députation de megta lehjar.

chbih fini par quitter la CFCD, dès qu'ely se prononce pour le vote blanc chbih, tel un ould el kory, se dit favorable à une prolongation de la transition, mais ely fini par reculer, alors chbih déclare sa candidature, pour se desister finallement en faveur de ould haidallah.

donc, en dix ans d'intervalle chbih fût tour à tour ministre de ould taya, candidat à la presidentielle contre ce même ould taya, prisonnier politique, membre de la CFCD, soutient d'un candidat du PRDR, sortant de la CFCD, partisant de la candidature d'ely, candidat lui même, puis soutient de ould haidallah !

ouf, c'est quoi la prochaine ?

quand à cheikh ould horma, son ralliement à ould haidallah n'a qu'une incidence minime sur le vote, vu que son parti, le RPM-Temam, n'a pas réussi à décrocher le moindre siège ni à l'assemblé nationale ni au sénat.

c'est dire combien ce trio (ould abeidarahman, ould horma et chbih) est loin de créer la dynamique nésessaire à la création de ce fameux "troisième bloc" cher à ely.

reste les islamistes (5 député et 4 sénateurs) qui n'ont pas encore annoncé de position officielle.

les islamistes ont annoncé sur leurs site (www.alakhbar.info) qu'ils rentrent en réunion fermé afin de trouver une position commune, selon les rares bruits qui transparaissent, le débat fait rage, mais comme dans le reste des formations ça ne vole pas très haut, on est loin des discussions de fond concernant les programmes des candidats concernant l'éducation, la senté, le passif humanitaire ou encore le détournement des deniers publics, jugez-en par vous même :

les islamistes de charg penchent du coté de saleh ould hanenna, ceux d'el geubla sont plutôt favorable à ahmed ould daddah, tandi que ehl sahel tentent de faire pencher la balance vers ould haidallah.

en 2003, ould haidalla était un choix plausible, comme eventail contre ould taya, mais aujourd'hui, il serais irréaliste et impossible de le faire passer aux yeux des occidenteaux, qui le prennent pour un "taliban avant l'heure", avec des défauts encore très vivace dans la mémoire collective, comme par exemple l'application parcimonieuse de la charia (couper les mains aux pauvres mais laisser les riches tranquille), l'emprisonnement et la tortures des opposants (dont certains sont mort sous la torture), l'execussion des putshistes du 16 mars ... etc.

il est evident qu'ely n'envisage pas une seconde d'introniser ould haidallah comme président, son but est uniquement d'interdire le second tour aux forces du changement, afin de les obliger à voter sidi au second tour.

avant de vous laisser j'aimerais effectuer quelques petites rectifications, vous connaissez mon respect pour la proprieté intellectuelle lol, je doit donc rendre à césar ce qui est à césar :

- l'expression "taliban avant l'heure" pour qualifier ould haidallah n'est pas de moi, mais de abdallah ben ali, journaliste à jeune afrique, il a utilisé cette formule dans le site internet qu'il vient de lancer à l'adresse : http://www.alhadath.info/ je vous encourage à y aller, c'est plutôt bien documenté.

- l'expression "homme de paille" que j'ai utilisé pour qualifier sidi ould cheikh abdallahi n'est en réalité pas de moi, mais de messoud ould boulkheir qui, le premier, l'avait utilisé pour qualifier sidi, lors d'une interview avec RFI.

souvenez-vous, c'était au micro de christophe boisbouvier, au mois d'octobre 2006, voila le passage en question :

- mais, pour parler franchement, est ce que vous soupsonnez la junte au pouvoir de préparer, pour la présidentielle de mars prochain, la candidature d'un independant, qui serais proche de cette junte ?

- absolument, c'est ça qu'elle prépare : faire elire quelqu'un qui serais à sa botte, ce serais un homme de paille, et les hommes de paille on les brulent facillement, et on les ecartent facillement.

- qui pourrais être ce candidat indépendant sucité par la junte ?

- je ne sait pas, je ne saurais vous le dire, j'ai vu dans la presse qu'on a parlé d'un candidat indépendant à la présidence, autour duquel on inviterais les listes indépendantes à s'unir autour lui.

- vous faites allusion à l'ambassadeur sidi ould cheikh abdallah ?

- je ne fait allusion à personne, mais je sait que lui, il a annoncé sa candidature dans le palais des congrès, et on lui a accordé toutes les faveurs de la télévision, alors que nous, on a passé sous silence une marche qu'on a organisé dans les rues de nouakchott.

- voulez vous dire que sidi ould cheikh abdallah est beaucoup plus médiatisé que vous ?

- eh bien si vous le voulez : oui, sidi ould cheikh abdallah, vous me le faites citer, je le cite.