la conférence du faux

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une autre expression de la continuité du système taya.

quoi de plus absurde que, pour présenter des crimes nationaux en exploits, d’organiser une conférence de presse sélective où la parole est donnée aux auteurs directs de ces crimes nationaux. ladite «réception de la presse par la délégation du FMI» est un fiasco, une honte nationale ou simplement la preuve irréfutable que la culture du système maaouiya est encore au sommet de sa gloire.

l’histoire tragique de la manipulation frauduleuse des principaux indicateurs économiques et sociaux et des agrégats de l’économie nationale remonte à l’année 2000 quant, par un accident de l’histoire et un travail de lobbying tribal et mafieux, mohamed ould el abed et abdallahi ould souleymane accèdent aux postes respectivement de conseiller du ministre des affaires économiques et du développement, et de directeur de la Programmation et des études au même ministère.

mohamed ould el abed est titulaire d’une maîtrise en AES (administration économique et sociale, une formation hybride droit/économie, qui est conçu pour ceux qui sont moyens voir nuls dans les deux domaines) et d’une tentative de DEA en je ne sais quoi. abdallahi ould souleymane est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques et d’un «stage des africains» à l’ENA de paris.

à son arrivée au ministère, ould el abed se voit confier par le ministre de l’époque mohamed ould nany le dossier de préparation du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) qui devient le document de politique nationale de développement (c’est dans le cadre du CSLP que tous les éléments de politique économique se déterminent). ould el abed, dépourvu de compétence conceptuelle et opérationnelle, se retrouve confrontée à une tâche qui, normalement, nécessite non seulement de l’expérience pratique et de la compétence conceptuelle mais aussi et surtout la capacité fondamentale de balisage processuel. conduire correctement le processus de conduite de toute une économie avec, comme bagage, une maîtrise en AES, était, de toute évidence, un pari perdu d’avance et ould nany le savait très bien mais il y trouvait son compte aussi parce qu’il fallait évidemment qu’il ait l’assurance de pouvoir conserver la main mise sur les choses et pouvoir, de la sorte, maintenir ses traditionnelles capacités étendues de désorientation et détournement de l’argent public. à noter que ould nany était le principal satellite de moulaye ould boukhreiss. moulaye l’a toujours placé là où il devait servir directement ses intérêts.

abdallahi ould souleymane a été nommé DPE presque à la même époque.

particulièrement docile, taillable et monnayable à toutes les corvées, abdallahi est dotée d’une extraordinaire capacité de mentir, d’un sens pointu de la délation et d’un goût très développé pour l’argent facile. avec lui, ould nany a taillé la deuxième borne du triangle-noyau de la machine du faux.
la troisième et dernière borne du triangle du faux a été taillée avec l’accession d’un certain abadila ould berrou, ancien escroc résidant aux états-unis, au poste de conseiller du commissaire à la lutte contre la pauvreté, également, chargé du dossier du CSLP.

le projet était clair. le CSLP et le nouvel environnement de gestion publique qui devait l’accompagner représentaient, aux yeux de la mafia, d’abord et avant tout un enjeu financier énorme. il était quand même question de centaines de millions de dollars. il fallait absolument s’accaparer de cette aubaine et pour ce, la machine devait être huilée, rodée et pouvoir tourner vite et surtout d’une façon différente étant donnée les nouvelles intentions des bailleurs de fonds en matière de surveillance et de contrôle.

le noyau de cette équipe se situant au ministère des affaires économiques, abdallahi ould souleymane, sur ordre de ould nany, devait se doter d’un appui.

ould nany y cherchait un objectif double. d’abord surveiller de très près abdallahi étant donné qu’il connaît très bien jusqu’où celui-ci peut aller en matière de mensonge et de délation et sachant pertinemment qu’il pouvait le vendre lui et son équipe au plus offrant et à la première occasion. ensuite, placer un autre satellite de son parrain moulaye ould boukhreiss, un autre gage en d’autres termes. ainsi, zeine ould zeidane fit son entrée au ministère des affaires économiques et du développement. au départ zeine était payé sur le compte d’un projet PNUD et sa mission, outre l’apprentissage préalable, consistait à faire une présentation des grands équilibres de l’économie, d’une manière qui colle avec le discours tenu par ould nany devant la banque mondiale et le FMI, et qui était, de toute évidence, faux, étant donné qu’il vise principalement à présenter des états fictifs, pour couvrir les énormes détournements des ressources qu’il opère pour le compte de la mafia.

pendant longtemps, abdallahi ould souleymane, mohamed ould el abed et zeine ould zeidane ont, avec l’aide de sidna ould ndah, directeur de l’ONS, et abadila ould berrou présenté des statistiques économiques et sociales fabriquées de toutes pièces et qui montraient des progrès exceptionnels alors que, en réalité, au ministère des affaires économiques, à la banque centrale de mauritanie – avec ould nagi – au commissariat à la lutte contre la pauvreté et ailleurs, l’état et l’économie se faisaient piller par les éléments de la mafia. des dizaines de milliards d’ouguiyas ont, ainsi, été portées au crédit de la mafia. la même équipe a organisé, également, la spectaculaire opération de détournement des quelques 19 millions de dollars de l’initiative PPTE par des procédés particulièrement originaux.

jean mazurelle, à l’époque corrompu représentant résident de la banque mondiale à nouakchott, a participé au montage de cette entreprise du faux en acceptant, sur demande de son ami moulaye ould boukhreiss, de recruter zeine ould zeidane au poste d’économiste au siège de la mission résidente.

la machine mise sur pieds, les résultats obtenus, il fallait que cela continu puisque de la continuité dépendaient et le financement de la mafia et la crédibilité financière internationale du système. d’autres réaménagements du triangle ont survenu plus tard et ont conduit entre autres au positionnement de zeine à la BCM.

ce sont donc principalement ces quatre personnes qui ont conçu et fait tourner la machine du faux pendant le dernier quinquennat de maaouiya. ces mêmes personnes ont été reconduites dans l’administration du système CMJD alias SYSTEME MAAOUIYA ERE NOUVELLE. Ce sont ces mêmes personnes qui, juste après le trois août, ont présenté, encore une fois, une situation économique et financière qu’ils ont qualifié de « désastreuse ». ils sont les principaux auteurs de ces résultats. ce sont ces mêmes personnes qui, aujourd’hui, organisent ces fameuses sorties folkloriques à la TVM pour dire aux mauritaniens : tout ce qui se faisait en matière de gestion de l’économie était faux, basé sur le faux pour servir le faux. aujourd’hui, disent-ils, on va changer, on va mettre de l’ordre dans les choses et on va vous les présenter différemment. quel culot ! nous, on doit, certainement, être excessivement naïfs.

le CMJD doit, manifestement, nous prendre ou bien pour des idiots ou bien pour gens qui, finalement, ne comptent pas du tout. franchement, quelle justification peut-on présenter pour faire accepter la reconduite des trois plus grands bandits de grand chemin du «régime de maaouiya» ? certainement aucune, à moins qu’il n’y ait jamais eu volonté de rompre avec le «régime de maaouiya» ? ce qui est, en soi, une justification puisqu’elle ne pourra jamais être présentée en tant que telle au risque, peut-être, de dévoiler des projets encore tenus au secret.

aujourd’hui, il y a lieu de se poser des questions. des questions quant aux intentions réelles d’ely et son équipe, des questions par rapport à ce qui a été qualifié de «changement» puisque, jusqu’à preuve du contraire, rien de tout ce qui s’est passé ne peut être qualifié de changement.